Il y a presque 30 ans, Audi décidait de se confronter aux plus grandes marques automobiles en signant sa première limousine, baptisée A8. Depuis, les choses ont évolué, la grande A8 aussi. Elle a connu 4 générations, des moteurs aussi nobles que le W12, des versions blindées, exclusives et même sportives.
Désormais, le monde automobile est en plein bouleversement, les SUVs ont pris la place des berlines, la fée électricité est devenu LE moteur de notre mobilité, et les limousines sont réservées à une élite, amatrice de sophistication, de technologie et de confort.
La dernière de son époque
Vous le savez, et vous le lisez ici, j’aime profondément l’Audi A8. Elle est LE porte-étendard d’Audi en matière de technologie et savoir-faire. Cependant, même les éléments les plus ancrés dans la culture d’une marque doivent changer.
Aujourd’hui, Audi met l’accent sur l’électrification, et les modèles e-tron ont gagné la primeur des technologies de rupture. La nouvelle GT ? Electrique. Le SUV le plus luxueux ? Electrique. Les feux les plus impressionnants ? Sur un modèle e-tron.
Oui, l’Audi A8 vit ses dernières années telle qu’on la connaît. ‘LA’ limousine d’Ingolstadt, véritable catalogue de la marque et démonstration de force. Son avenir est très incertain, et une certaine future Audi A6 e-tron pourrait bien lui damer le pion en tant que porte-étendard.
Mais on ne se refait pas, l’A8, je l’aime, et passer du temps à son bord est toujours un moment inoubliable. Audi m’a laissé l’opportunité de prendre place à son bord pour 2 jours autour de Chantilly, dans une version longue (5,32m tout de même), axée sur le confort, et bien sûr hybride rechargeable pour marquer cette dernière évolution nécessaire.
Cocon technologique
Mon dernier contact avec la limousine d’Ingolstadt date de l’été dernier. Mon Dieu qu’elle m’avait manqué. Passons immédiatement les évidences : c’est toujours aussi bien fini, le cuir enveloppe l’habitacle, les places arrière sont un régal, l’ergonomie sans reproche et le look … aussi statutaire que réussi. Mention spéciale pour la calandre retravaillée, qui pousse l’admiration.
Oui, le facelift lui a fait du bien, on gagne une face avant plus démonstrative, des feux Digital OLED à l’arrière avec signature personnalisable, des assistances à la conduite dernière génération (40 aides différentes au programme) et les suspensions prédictives.
Ne nous mentons pas, les premiers tours de roues ont été difficiles, non pas par le gabarit qui s’oublie vite, mais par la conduite Parisienne à laquelle je n’ai pas l’habitude. Pourtant, j’ai pu apprécier les roues arrière directrices, qui rendent chaque manœuvre plus facile, ou les nouvelles attentions de l’Audi Virtual Cockpit, qui met un point d’honneur à rendre les aides à la conduite plus compréhensibles. Très franchement, ce n’est pas un mal, l’A8 affiche désormais clairement ce qui est activé ou non, et met en lumière les dangers quand ils surviennent sur l’écran. Evidemment, la caméra 3D est aussi de la partie, un indispensable pour cette limousine.
Pourquoi plusieurs modes sur l’Audi Drive Select ?
Une fois la circulation parisienne passée, j’ai pu goûter à ce qui fait l’essence même de cette A8 : les grands axes. Arrêtons-nous tout de même quelques secondes sur le pédigrée mécanique : cette A8 L 60 TFSI e quattro est dotée d’un V6 3.0 TFSI et d’un moteur électrique. La puissance totale est de 462 chevaux pour 700 Nm de couple. Grâce aux 14,4 kWh de batteries, on peut rouler en tout électrique pendant une cinquantaine de kilomètres.
En ville, l’électrique fait des merveilles, la conduite est souple, évidemment silencieuse. Sur les grands axes, on en vient à se demander où est le moteur thermique, non pas par son absence de puissance, mais son absence de bruit. Mode ‘Confort’ activé, on roule dans un cocon, coupé du monde, bercé par l’excellent système Bang et Olufsen qui ne fatigue jamais, quelle que soit la playlist choisie.
Les suspensions sont magiques, la boîte sans reproches. Une ombre au tableau ? Le mode Battery Hold du système hybride. S’il permet sans faute de maintenir le niveau de batterie, on sent trop d’à-coups sur les passages électrique/thermique. Cette A8 L est faite pour le mode Hybride ou le mode EV, où toutes les transitions deviennent imperceptibles.
Avec toutes les aides activées, rouler sur un grand axe est une formalité. L’Audi A8 L a conscience de son environnement, indique les différents dangers et se permet même de mettre à jour le régulateur en fonction des panneaux et de la sinuosité de la route. Sur les réseaux secondaires, elle ajuste également sa vitesse à l’approche des ronds-points ou des zones de dangers, c’est toujours aussi bluffant, il suffit de se concentrer sur le trafic et la route, quel confort !
Evidemment, dans un souci d’essai, j’ai également basculé l’Audi Drive Select sur ‘Dynamic’, afin de voir ce que cette limousine peut réserver. Très franchement ? Elle n’est pas faite pour ça. Les accélérations sont intéressantes, oui, mais le comportement dynamique n’est pas sa tasse de thé. On lui préfèrera systématiquement le mode confort, où on oublie que la route a des reliefs.
Entre tradition et modernité
Pour les courageux qui ont tenu jusque-là, il est temps de conclure cet essai. Cependant, je n’ai pas complètement terminé avec cette Audi A8 L. Il faut parler de l’expérience à bord, et de son statut.
Autant crever l’abcès : l’Audi A8 a pris un coup de vieux stylistique. Depuis le lancement de cette 5ème génération, le monde automobile a profondément changé, et Audi a suivi le mouvement. Les modèles e-tron sont apparus, avec un style novateur et une technologie omniprésente. Il en va de même dans les habitacles, avec notamment l’Audi SQ8 qui met la barre très haute en termes de design intérieur.
L’Audi A8 souffre de la comparaison avec ses cousines Q8 e-tron ou Q6 e-tron. La concurrence n’est pas en reste avec une Mercedes EQS et un hyperscreen impressionnant. Et pourtant, POURTANT, l’Audi A8 a encore sa place. Je m’explique.
Si j’aime autant l’Audi A8, c’est bien sûr par son confort, sa modernité, son ergonomie, sa sophistication, mais également par l’expérience qu’elle apporte à son volant. Et tout ça, mon Audi A8 L d’essai l’a toujours, et surpasse largement ses cousines et concurrentes sur de nombreux points. Dans la gamme Audi, l’A8 a toujours ce truc unique : un sentiment de robustesse, avec des commandes lourdes, une construction millimétrique et un confort soigné. Les Audi A8 vieillissent extrêmement bien, et si on peut leur reprocher un style démodé, l’expérience à bord reste constante et restera à un très haut niveau pour plusieurs dizaines d’années.
Impatience et nostalgie
On en arrive à la vraie conclusion cette fois (si si j’vous jure). Oui, l’Audi A8 vit ses dernières années, et on ne sait toujours pas si la marque compte reconstruire une limousine aussi statutaire à l’avenir. Le concept Grandsphere n’est pas taillé autour de la même expérience, et nous ne savons pas ce qu’il en résultera.
Mon côté technophile et passionné d’automobile bouille d’impatience de découvrir la future berline Audi A6 e-tron pour comprendre la direction que prendra Audi pour ses routières 100% électriques. Elle représentera pendant un temps LE porte-étendard de la marque tant en termes cosmétiques que technologiques.
L’Audi A8 n’est cependant pas à oublier. C’est une limousine exclusive qui offre un confort impressionnant et un effet réconfortant unique. Cette version hybride rechargeable l’inscrit parfaitement dans la génération actuelle, et je vous invite si vous en avez l’occasion de la découvrir. Elle sera toujours pour moi un véhicule à part, qui vieillit extrêmement bien et qui restera au top encore longtemps.
J’aimerais remercier Audi France pour m’avoir laissé l’opportunité de passer deux jours à bord de cet écrin qu’est l’Audi A8 L 60 TFSI e. Petite A8, on se reverra !
Photos Audi4Addict / Merci au Grand Pavillon Chantilly pour leur accueil et leur cadre unique
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