Dans les mois et années à venir, nous allons pouvoir découvrir des nouveautés inédites. Il faut dire que la course à l’électrification fait rage et chaque constructeur met les bouchées doubles pour se démarquer.
Avec les années, les modèles évoluent et désormais, les grands constructeurs profitent des dernières avancées pour inaugurer de nouvelles plateformes. C’est le cas de l’Audi Q4 e-tron, qui se positionne comme l’accès à la mobilité électrique Audi, et qui se base sur la nouvelle plateforme 100% électrique MEB.
Autant de nouveautés et autant de questions, qu’Audi nous a permis d’éclaircir en Bretagne, lors d’un essai certes peu ensoleillé, mais très instructif. Nous avons peu prendre en main deux versions : l’Audi Q4 40 e-tron et l’Audi Q4 50 e-tron quattro.
Expérience Audi ?
Mettons immédiatement les pieds dans le plat. La plateforme MEB est évidemment partagée dans le groupe Volkswagen, et sert de base pour la VW ID4 ou encore la Skoda Enyaq iV. Pour avoir eu la chance de découvrir les deux, j’avais forcément peur de ne pas ressentir la patte « Audi ».
Il n’en est rien, on a devant nous une vraie Audi e-tron, dans le look, dans les détails, et dans l’habitacle. Le dessin de l’intérieur est très réussi, tout comme le choix des matériaux, même si quelques placages noir laqué aurait pu être évités, notamment sur la console centrale.
Difficile de se perdre dans cette Audi Q4 e-tron : Virtual Cockpit, écran MMI Touch, affichage tête haute, on retrouve ses petits immédiatement et il ne suffit que de quelques secondes pour rouler sereinement.
Sur la route c’est comment ?
Nous avons pu expérimenter toutes sortes de route. D’abord commençons par une évidence, qui pourtant mérite d’être soulevée. C’est silencieux. Bien plus que les Audi e-tron quattro et Audi e-tron Sportback. Merci le double vitrage acoustique et le travail réalisé sur les moteurs pour effacer les sifflements.
Côté puissance, la version 50 e-tron quattro met tout le monde d’accord, le couple instantané fait du bien et l’allonge est impressionnante. Reste les plus de 2 tonnes du bébé à emmener, qui se sentent en conduite dynamique.
Du côté de la version 40 e-tron, la puissance est nettement en retrait. L’accélération est suffisante, mais s’essouffle au-delà de 110 km/h. Les relances sont moins percutantes, et honnêtement les dépassements se font moins sereinement. Si ce moteur sera suffisant pour un usage quotidien, les grands rouleurs seront bien plus à l’aise avec la version 50 quattro.
Néanmoins, les deux modèles partagent de nombreux points communs : d’abord un comportement neutre, qui rassure. Ensuite un confort bien présent, malgré la fermeté des suspensions. L’Audi Q4 40 e-tron était équipée des suspensions pilotées, qui, si elles offrent un toucher de route légèrement moins ferme que le châssis S-line, n’offrent pas un éventail de possibilités.
Et si le luxe c’était l’espace ?
Audi ne nous a pas menti. Cette nouvelle plateforme MEB permet des miracles en termes d’espace à bord. A l’avant, l’espace aux jambes est digne du segment supérieur, sans compromettre l’espace dédié aux passagers. L’absence de tunnel de transmission est un vrai plus, tout comme le dessin de la console centrale, qui cache un très grand rangement et une surface de recharge sans fil.
L’autre élément à noter est l’espace conçu dans les portières pour ranger une bouteille. Si pour moi l’Audi Q4 e-tron n’est pas LE véhicule dédié aux grands rouleurs, j’aimerais beaucoup retrouver ça sur des futures berlines au long cours.
Et le volant ?
Parlons un peu d’ergonomie. Cette nouvelle Audi Q4 e-tron est bien une Audi, on retrouve immédiatement ses habitudes, malgré cette nouvelle énergie. Parlons deux secondes de ce nouveau volant à double méplat, qui, s’il ne révolutionne pas le genre, offre un nouveau feeling en ville notamment.
Mais passons aux choses qui fâchent : les commandes tactiles. Audi avait annoncé que ses nouveaux volants incorporeraient une nouvelle technologie pour commander le Virtual Cockpit ou les éléments multimédias, sous forme d’une surface tactile à retour haptique. Personnellement, je n’ai pas du tout accroché à cette nouvelle ergonomie. D’abord, la surface sous les doigts n’est pas assez marquée, on ne sait pas vraiment où on appuie, et on regarde sans cesse le volant pour interagir avec.
Ensuite, le retour haptique, inexistant. Il est certes possible de cliquer sur les boutons, on obtient un clic peu flatteur et pas au niveau de ce qu’on connait chez Audi. Enfin, les surfaces pour faire défiler les écrans ou commandes ne renvoient aucun feedback. Un petit moteur de vibration comme les commandes de climatisation des Audi A6/A7/A8 ou l’écran MMI Touch aurait été salvateur.
L’exemple le plus parlant est le réglage du volume. Au volant, on règle grossièrement, sans réellement avoir de feedback ou de précision, et si on passe sur la console centrale, on arrive aussi sur un bouton à commande tactile, tout aussi imprécis. On finit alors par cliquer de nombreuses fois sur + ou – pour effectuer son réglage. Même chose pour faire défiler les infos dans le MMI.
Finalement, je suis rassuré par l’adoption des commandes de climatisation à bouton. Elles sont d’ailleurs bien intégrées et permettent de régler son confort sans se poser de questions.
L’autonomie, c’est rassurant ?
A ce jour, et pour quelques années encore, la question de l’autonomie des véhicules électriques est un point majeur. Voyons les chiffres d’Ingolstadt : l’Audi Q4 40 e-tron affiche 466 à 497 km et l’Audi Q4 50 e-tron quattro affiche 412 à 470 km.
Qu’en est-il ? Clairement, on sent que les années ont permis de mieux gérer l’énergie et les batteries. Durant notre essai, les deux SUV compacts ont affiché une consommation autour de 20 kWh/100km. Ce chiffre rassure et donne des autonomies proches à 90% des données constructeur.
Malgré sa puissance supérieure, notre Audi Q4 50 e-tron quattro d’essai était équipée d’une pompe à chaleur, certainement responsable d’une réduction de la consommation d’un ou deux kWh. Reste toujours l’épineux problème des bornes de recharge, qui certes s’améliore sur le réseau autoroutier, mais est encore largement perfectible sur le réseau secondaire.
Et technologiquement, c’est au point ?
Dans cette nouvelle Audi Q4 e-tron, Audi a souhaité montrer qu’un véhicule compact pouvait avoir tous les raffinements des grands modèles. A commencer par le large écran MMI de 11 pouces, très premium et qui donne un aspect borderless. Ensuite les aides à la conduite, nombreuses et toujours aussi efficaces. On ne parle même plus de l’Audi Active Lane Assist, du régulateur prédictif, des assistances de parking, de croisement, etc …
Le plat de résistance arrive alors : l’affichage tête haute à réalité augmentée. Commençons par le moins bon : le suivi de direction est à améliorer. Certes, l’effet waouh de la flèche qui suit la route et vient indiquer la direction à suivre est bien là, mais elle est souvent à côté de la route ou n’offre pas suffisamment d’indication, notamment lors de changement de voies. Par contre, le suivi des bordures de la voie ou de l’Adaptive Cruise Control est un régal. On se retrouve avec des lignes colorées parfaitement superposées à l’environnement, sur les lignes blanches de la route et derrière le véhicule que l’on suit.
Enfin, le son. Pour la première fois depuis bien longtemps, Audi a pris la décision de ne pas s’appuyer sur le savoir-faire de Bang&Olufsen pour sonoriser l’Audi Q4 e-tron. Alors oui, le son est bon et offre une expérience satisfaisante, mais il n’offre pas la richesse et l’étendue du son B&O. Il est davantage tourné vers les graves, pour un rendu certes plus moderne, mais pas toujours bienvenu.
Une conclusion ?
Lorsqu’Audi a lancé son premier véhicule e-tron, on vivait un tournant pris un peu précipitamment. Certes, les Audi e-tron quattro et Audi e-tron Sportback sont réussies, mais elles étaient encore basées sur une plateforme hybride.
Désormais, les nouvelles Audi e-tron sont conçues pour l’électrique. Cela se ressent au volant et dans la consommation énergétique. On a affaire à une Audi Q4 e-tron aboutie, qui répond présent et qui offre une autre vision de la mobilité. L’autonomie est rassurante, elle ne dégringole plus comme précédemment et la conduite est apaisante, sans reproche et sans grande révolution par rapport à ce que l’on connaît d’Ingolstadt.
Reste une fois encore la question du timing. Il faudra encore de très nombreuses années avant de voir la mobilité électrique comme aboutie, pourtant, on a ici un véhicule qui donne envie de rouler. Il faut également se poser la question du tempérament, qui sera obligatoirement serein avec les versions 35 e-tron et 40 e-tron. Et enfin, la question du portefeuille, qui devra se garnir au fur et à mesure des nombreuses options proposées. Néanmoins, la version 35 e-tron donnera droit aux différentes aides à la conversion, un point majeur à creuser.
Audi Q4 40 e-tron
Audi Q4 50 e-tron quattro
Signatures lumineuses
Photos Audi4Addict
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