Le pari à haut régime
Le paddock de Bakou grondait déjà sous le vacarme des V6 hybrides, mais une autre onde de choc a traversé les stands. Jonathan Wheatley, nouveau patron de Sauber et futur homme fort d’Audi F1, a lâché une bombe : la marque aux quatre anneaux est prête à se jeter dans l’arène dès 2026 avec son propre moteur.
Pas question de faire de la figuration. Wheatley l’assure, le temps presse et l’enjeu est colossal :
« Nous sommes dans une période incroyablement chargée. Notre priorité maintenant est la fiabilité car nous allons faire rouler la voiture dans un délai incroyablement court. »
Décembre 2025 sera le moment de vérité : le premier mariage moteur-châssis. Une étape qui décidera si le projet prend son envol… ou s’écrase contre le mur de la F1 moderne. Et dans ce sprint effréné, Audi n’a pas choisi la voie facile. Face aux poids lourds – Mercedes, Ferrari, Honda, Red Bull Powertrains-Ford – l’outsider allemand veut jouer les trouble-fêtes dès son premier tour de piste.
Avec Mattia Binotto aux manettes du groupe propulseur et Wheatley en stratège de guerre, Audi s’est offert une double cartouche redoutable. L’un pense moteur, l’autre respire course. Et tous deux savent que la moindre faiblesse se payera cash.
« Le moment de vérité arrivera plus vite qu’on ne le pense, et chaque détail comptera. » lâche Wheatley, le regard fixé sur l’horizon de 2026.

Sauber, de l’ombre à la lumière
Il y a encore quelques mois, Sauber végétait au fond du peloton, condamnée à jouer les seconds rôles. Mais depuis l’arrivée de Wheatley, l’air a changé à Hinwil. Les chronos s’améliorent, les stands s’embrasent d’une nouvelle énergie, et le miracle de Silverstone (un podium arraché par Nico Hülkenberg) a rappelé au monde entier que cette équipe n’était pas morte.
L’ancien stratège de Red Bull a d’abord observé, analysé, puis injecté ses idées avec précision. Pas de révolution brutale, mais une montée en régime progressive.
« Je ne pense pas avoir accompli grand-chose, si ce n’est un déménagement réussi en Suisse ! C’est merveilleux de travailler avec l’équipe. De toute évidence, Mattia a réalisé un énorme travail avant mon arrivée. »
Ce mélange d’humilité et d’expérience commence déjà à payer. Les arrêts aux stands, autrefois hésitants, sont devenus des exécutions chirurgicales. L’équipe a retrouvé confiance, et Wheatley sent que le puzzle s’assemble.
« C’était génial de m’absorber dans l’équipe et d’essayer de comprendre comment elle fonctionne, d’ajouter quelques conseils ici et là. À Silverstone, j’ai vraiment eu l’impression que tout se met en place. »
Mais ce n’est qu’un début. L’objectif est clair : transformer Sauber en Audi, une véritable usine de performance prête à affronter les géants. Et Wheatley ne cache pas son impatience d’arborer les anneaux.
« Très bientôt, j’aurai quatre anneaux sur une chemise et je serai le directeur d’équipe le plus heureux de la F1. »
Entre la promesse d’un moteur inédit, la rigueur allemande et le flair d’un stratège habitué aux victoires, Audi F1 avance à pleine charge. Et dans ce paddock sous haute tension, chaque déclaration de Wheatley résonne déjà comme le grondement d’un moteur prêt à rugir.

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