L’expérience de conduite : quand la passion se mêle à la précision.
Il y a des essais automobiles qui marquent une vie, des moments où la mécanique cesse d’être une simple machine pour devenir une émotion brute. Monter à bord de l’Audi RS 4 Avant Edition 25 years, c’est précisément cela : un instant suspendu, où l’on comprend que l’on tient entre ses mains bien plus qu’une automobile. C’est un héritage, une célébration, un aboutissement.
Dès le démarrage, le V6 2.9 bi-turbo s’éveille dans une sonorité grave et pleine, sans jamais tomber dans l’excès. Les ingénieurs Audi Sport ont trouvé l’équilibre parfait : une musique mécanique qui vous enveloppe, mais qui ne vous écrase jamais. Les 470 chevaux (+20 ch par rapport au modèle standard) se mettent à disposition avec une docilité surprenante, presque déconcertante tant cette voiture sait se montrer civilisée en usage quotidien. Mais qu’on ne s’y trompe pas : il suffit d’écraser un peu plus l’accélérateur pour que les 600 Nm de couple catapultent l’Avant vers l’horizon, dans une poussée continue et pleine, comme un élastique tendu à l’extrême.
L’une des évolutions marquantes de cette édition est sa boîte Tiptronic 8 rapports, revue et légèrement mieux étagée. Les passages sont d’une fluidité étonnante, même en mode RS1 ou RS2, là où l’on pouvait parfois reprocher une brutalité un peu trop marquée à l’ancienne RS 4 Avant. Ici, chaque changement de rapport devient une caresse, une respiration mécanique qui amplifie le plaisir. On se surprend à enchaîner les accélérations, non pas pour la performance pure, mais pour ressentir cette jouissance du passage de vitesse, cette harmonie entre puissance et souplesse.
Lors de mon bref essai, c’est sur les petites routes sinueuses de l’arrière-pays breton que l’Audi RS 4 Avant edition 25 years a révélé sa vraie nature. Les suspensions, retravaillées pour cette série limitée, apportent une précision redoutable. La caisse colle littéralement au sol, absorbant les irrégularités tout en maintenant un confort remarquable. Le châssis communique, il vit, il respire avec vous. On ressent chaque modification subtile opérée par les ingénieurs, comme si Audi avait trouvé la recette parfaite entre rigueur sportive et plaisir de conduite.
Et que dire de cette consommation étonnamment contenue, même en conduite dynamique. Bien sûr, il ne s’agit pas d’une citadine hybride, mais pour une familiale de 470 chevaux, l’équilibre entre performances et sobriété reste bluffant. Une preuve supplémentaire qu’Audi ne cherche pas seulement à impressionner, mais à proposer une voiture réellement utilisable au quotidien.
Je dois ici remercier Lucas, Audi Expert de la concession de Vannes, qui m’a accompagné lors de cet essai. Sa passion communicative, sa connaissance fine du modèle et son enthousiasme m’ont permis de vivre ce moment intensément. Avec lui, chaque virage devenait une découverte, chaque accélération une confidence partagée.
Extérieur : l’élégance sombre d’une icône.
La première rencontre avec l’Audi RS 4 Avant Edition 25 years est un moment particulier. On ne se contente pas de la voir, on l’observe, on la contemple. Sa silhouette familière d’Avant se distingue immédiatement, mais ici, chaque détail, chaque nuance, chaque finition rappelle que l’on n’a pas affaire à une RS 4 ordinaire.
Ce qui frappe d’emblée, c’est cette robe noire intégrale. Un noir profond, presque liquide, qui absorbe la lumière et lui confère une aura mystérieuse. C’est un noir qui ne cherche pas à briller mais à séduire dans la discrétion. En France, seulement deux exemplaires sur dix ont été livrés dans cette configuration. Autant dire que croiser une telle voiture sur la route relève de l’événement rarissime. On la regarde comme on regarderait une œuvre d’art roulante, en sachant que très peu auront la chance de l’admirer en vrai.
Les phares légèrement teintés, à l’avant comme à l’arrière, accentuent ce regard sombre, presque intimidant. Ils donnent à la voiture une personnalité particulière : moins agressive que certaines sportives tape-à-l’œil, mais infiniment plus élégante. C’est un regard qui dit tout sans avoir besoin de crier.
Puis il y a ces détails subtils qui attirent l’œil du passionné averti. Le carbone mat, présent sur certains éléments extérieurs, se marie à la perfection avec le noir de la carrosserie. L’ensemble crée un contraste discret, mais qui respire la sportivité et la sophistication. On pourrait croire que ce choix esthétique vise la sobriété, mais en réalité, il met en valeur la profondeur du noir, comme une ombre dans la nuit.
Sur les custodes arrière, le badge RS 4 Edition 25 years vient signer l’œuvre. Pas besoin d’en faire plus : une écriture fine, élégante, mais lourde de sens. Elle rappelle à celui qui la voit que cette voiture est une édition spéciale, pensée pour marquer l’histoire, et non pour se fondre dans la masse.
La vue de trois-quarts arrière est peut-être la plus spectaculaire. Les hanches élargies, typiques des RS, confèrent à la voiture une assise unique. On sent qu’elle est prête à bondir, campée sur ses quatre roues prête à engloutir la route. Les sorties d’échappement ovales, noircies pour l’occasion, parachèvent cette impression de puissance contenue, prête à s’exprimer à la moindre sollicitation.
L’Audi RS 4 Avant Edition 25 years réussit à faire ce que peu de voitures parviennent à accomplir : attirer le regard des non-initiés tout en captivant profondément les passionnés. Pour le grand public, c’est une belle voiture noire, sportive et élégante. Pour l’amateur éclairé, c’est une pièce rare, un symbole, un hommage roulant à 25 ans d’histoire RS. Et c’est précisément cette dualité qui la rend si fascinante : elle est à la fois discrète et exceptionnelle, sobre et exclusive.
Intérieur : un hommage vibrant au passé, une célébration du présent
Si l’extérieur joue la carte de la rareté et de la subtilité, l’intérieur, lui, se vit comme une révélation. Dès l’ouverture de la porte, on comprend que l’on entre dans un univers pensé pour les passionnés, où chaque détail raconte une histoire et chaque finition témoigne du savoir-faire Audi.
Les yeux sont immédiatement happés par les sièges baquets en alcantara, dont les surpiqûres jaunes attirent la lumière et tranchent avec l’atmosphère sombre de l’habitacle. Ces baquets sont bien plus que de simples assises : ce sont de véritables écrins pour le conducteur et ses passagers. Leur maintien est exemplaire, capable d’encaisser les appuis les plus violents sur route sinueuse, tout en offrant un confort surprenant pour les longs trajets. Leurs dossiers en carbone ajoutent une dimension résolument sportive, rappelant que l’on se trouve dans une voiture d’exception.
Le jaune omniprésent à l’intérieur n’a rien d’un hasard. Audi a voulu rappeler le mythique Jaune Imola de la première RS 4 Sport, apparue en 2001. On retrouve ce jaune dans les surpiqûres, sur les ceintures de sécurité, et même sur les tapis de sol. C’est une couleur qui réveille l’habitacle, qui vient casser la sobriété du noir et qui, surtout, relie cette édition spéciale à son héritage. Chaque fois que l’œil croise ce jaune, il renvoie le conducteur 25 ans en arrière, tout en lui rappelant qu’il est au volant d’un modèle moderne et abouti.
Le cockpit est une véritable réussite. L’ergonomie est exemplaire : chaque commande tombe naturellement sous la main. Le volant, épais et gainé de cuir micro perforé, offre un toucher unique. Les palettes en aluminium derrière lui incitent à jouer avec la boîte Tiptronic (afin de faire résonner les bang caractéristiques de l’échappement sport), tant leur maniement est précis et agréable. Le combiné digital, parfaitement lisible, offre un affichage clair et personnalisable, permettant de se concentrer sur l’essentiel lors de la conduite sportive.
Mais au-delà de la technologie et du design, c’est l’ambiance générale qui frappe. L’habitacle de cette Audi RS 4 Avant edition 25 years est un lieu où l’on se sent bien, immédiatement. On y perçoit une dualité fascinante : celle d’un espace qui respire la performance, mais qui reste accueillant et chaleureux. On peut y imaginer partir en vacances en famille, chargé de bagages, aussi facilement que d’y vivre une séance de conduite sportive sur petites routes. C’est la force des Audi RS 4 Avant : être capables de tout faire, sans compromis.
Les inserts en carbone, les finitions satinées, la qualité des matériaux : tout respire le haut de gamme. Rien n’est laissé au hasard, pas même les petits détails qui passent souvent inaperçus. Chaque couture, chaque matériau, chaque texture a été pensé pour offrir un ressenti unique. L’ensemble donne l’impression d’un cocon raffiné, où l’on retrouve l’exclusivité sans jamais tomber dans l’ostentatoire.
En résumé, l’intérieur de cette Audi RS 4 Avant Edition 25 years est une véritable célébration. C’est un hommage vibrant au passé, avec des références claires à l’icône originelle, mais aussi une vitrine du présent, avec la technologie et le raffinement propres à Audi. On y ressent à la fois la nostalgie et la modernité, l’histoire et l’innovation. C’est un lieu où chaque passionné d’automobile se sentira à sa place, et où chaque trajet, qu’il soit banal ou exceptionnel, deviendra un moment de plaisir.
La fin d’une lignée, le début d’une nouvelle ère
Alors, pourquoi cet essai ? Parce qu’il s’agissait pour moi de vivre un moment unique : celui de prendre le volant de ce qui restera comme la dernière Audi RS 4 Avant 100 % thermique. Oui, la prochaine génération sera commercialisée sous le nom d’Audi RS 5 Avant, et elle arrivera avec une motorisation hybride rechargeable. Un tournant inévitable dans l’histoire de la marque, mais qui sonne aussi comme une page qui se tourne pour les puristes.
L’Audi RS 4 Avant, depuis 25 ans, a incarné cette idée de la sportive familiale, puissante, passionnelle et entièrement thermique, avec ce lien direct entre le conducteur et la mécanique. Cette édition 25 years clôt donc la saga de la plus belle des manières, en offrant un condensé de tout ce qui a fait le charme de cette lignée : un moteur noble, un châssis affûté, une sonorité vibrante et une personnalité unique.
Oui, l’avenir sera électrifié, et il est probable que la future Audi RS 5 Avant offre des performances encore plus impressionnantes grâce à l’hybridation. Mais elle n’aura plus ce parfum si particulier, cette authenticité mécanique que l’on retrouve dans le V6 bi-turbo de l’Audi RS 4 Avant edition 25 years. C’est cela qui rend cet essai si précieux : on sait que l’on a roulé dans le dernier chapitre d’une histoire purement thermique.
Et quel chapitre ! Cette Audi RS 4 Avant n’est pas seulement une voiture : elle est un hommage vibrant à 25 ans de passion, une célébration du passé et un chant du cygne somptueux pour une ère qui s’achève.
L’Audi RS 4 occupe une place unique dans l’histoire de l’automobile sportive. Depuis son apparition en 1999 avec la mythique Audi RS 4 Avant B5, développée en partenariat avec Cosworth, elle a incarné l’équilibre parfait entre performance radicale et polyvalence familiale. L’idée était audacieuse : offrir une voiture capable de transporter enfants et bagages, tout en rivalisant avec les sportives les plus affûtées de son époque. Une philosophie qui, au fil des générations, est devenue une véritable signature.
Chaque itération de l’Audi RS 4 (Berline ou Avant) a marqué son temps. De la B5 et son V6 bi-turbo légendaire à la B7 et son fabuleux V8 atmosphérique hurlant à 8 000 tr/min, jusqu’aux générations plus récentes au V6 biturbo actuel, l’ADN est resté intact : une mécanique de pointe, un châssis exemplaire, une transmission quattro infaillible, et cette allure d’Avant aussi élégante que musclée.
Le prestige de l’Audi RS 4 ne tient pas seulement à ses performances. Il réside aussi dans son rôle de pionnière : elle a prouvé qu’une familiale pouvait être aussi désirable qu’une supercar. Aujourd’hui, son héritage est ineffaçable. La RS 4 n’est pas qu’une voiture : c’est un mythe, une icône indissociable de l’histoire d’Audi Sport.
PS : Un immense merci à la concession Audi de Vannes pour la mise à disposition de ce bijou et pour leur accueil exceptionnel, empreint d’une passion sincère pour la marque. C’est grâce à eux que cet essai restera gravé dans ma mémoire.
Laisser un commentaire